Article du Journal L'Action Agricole Picardie du 29 novembre 2013 rendant compte des deux représentations théâtrales de notre nouveau débat théâtral sur le stress, l'isolement des agriculteurs et de leurs relations avec leurs salariés, qui été
présenté à Boves et à Beauval dans la Somme.
Débat théâtral sur le stress
et l'isolement en agriculture
Une petite centaine de spectateurs dont un groupe de
jeunes apprentis au lycée agricole du Paraclet le 14 novembre,
et une bonne centaine de spectateurs à Beauval le 15
novembre, sont entrés par l’humour et le rire dans la complexité
des relations humaines au sein
des exploitations agricoles. Une
initiative d’un groupe d’élus de
la MSA qui a réuni autour de lui
des partenaires, l’Asavpa, Vivea,
Agrica, le Fafsea, le lycée agricole du Paraclet, la Fdsea, et qui
a obtenu le soutien du Conseil
régional de Picardie pour financer ces représentations.
Interprétée par la troupe d’acteurs professionnels "Entrées de
jeu", la pièce baptisée "Vivement
que la neige revienne" en raison
des épisodes neigeux qui ont
rendu les agriculteurs "utiles"
voire indispensables à la société,
a été déclinée en sept tableaux
de trois minutes chacun environ.
Les personnages principaux
étaient le plus souvent Gérard et
Françoise, le couple d’agriculteurs, et Alfred, le salarié.
Ces sept tableaux avaient chacun un thème. "La campagne n’a
plus bonne presse" traitait du
conflit ville-campagne, "La
norme, c’est la norme !" abordait
la problématique des contrôles
dans les exploitations, "Salarié,
toujours prêt !" montrait un salarié qui met sa santé en jeu par
passion et aussi par crainte de
perdre son emploi, "Coup de
bourse sur le blé" illustrait le
conflit de générations sous
l’angle des nouvelles technologies de l’information, "Un
apprenti si ça vous dit !" évoquait
l’accueil et la formation des
jeunes par alternance, "L’amour
sans préavis" parlait du départ
du salarié en raison de son
mariage et enfin "Vivement que
la neige revienne !" montrait que
la société rurale a toujours
besoin de ses agriculteurs et mettait aussi l'accent sur la difficulté
que vivent certains couples d'agriculteurs à s'organiser pour prendre des vacances.
Après une première présentation
de ces sept tableaux, Rebecca,
membre de la troupe, a animé
une discussion libre avec le
public : comment peut-on améliorer la situation ?
Faire réagir le public
A la suite de cette discussion, une reprise tableau par tableau cette fois, a démarré, exactement la même que la première fois. Cette reprise pouvait être interrompue à tout moment par un ou une spectateur(trice). Un exercice peu familier du public aussi bien celui du Paraclet que celui de Beauval qui a «laissé» la scénette se dérouler jusqu’au bout au grand désespoir de Rebecca qui comptait bien sur une réaction spontanée et directe. Elle a dû relancer la discussion pour obtenir un avis susceptible d’être interprété sur scène.
C’est ainsi que Sabine, Frédéric, Isabelle, Hubert, Patrick, Rose-Marie et plusieurs autres ont accepté de monter sur la scène et ont revêtu le costume ou les accessoires du personnage auquel il souhaitait faire dire autre chose que ce que l'auteur avait écrit.
A la suite de cette discussion, une reprise tableau par tableau cette fois, a démarré, exactement la même que la première fois. Cette reprise pouvait être interrompue à tout moment par un ou une spectateur(trice). Un exercice peu familier du public aussi bien celui du Paraclet que celui de Beauval qui a «laissé» la scénette se dérouler jusqu’au bout au grand désespoir de Rebecca qui comptait bien sur une réaction spontanée et directe. Elle a dû relancer la discussion pour obtenir un avis susceptible d’être interprété sur scène.
C’est ainsi que Sabine, Frédéric, Isabelle, Hubert, Patrick, Rose-Marie et plusieurs autres ont accepté de monter sur la scène et ont revêtu le costume ou les accessoires du personnage auquel il souhaitait faire dire autre chose que ce que l'auteur avait écrit.
«Avez-vous réussi à faire passer
votre point de vue ? Avez-vous
pris du plaisir à jouer ?», leur a
demandé Rebecca après leur
prestation. La réponse à la première question était souvent mitigée. Il faut dire que les acteurs
étaient vraiment bien préparés
et leur improvisation pleine d’à-propos. En revanche, le plaisir
de jouer a été unanime.
Quant au public, Rébecca lui a
demandé si la situation avait évolué grâce à l’intervention du spectateur. La réponse a été souvent
nuancée car celle-ci n’est pas
écrite d’avance et ne s’improvise
pas.
Il n’empêche que, traités par l’humour, les sujets sérieux comme
les risques psycho-sociaux parmi
lesquels se rangent le stress et
l’isolement ont fait l’objet d’un
début de prise de conscience
parmi les spectateurs. Ceux-ci
ont pu s’exprimer sur ce thème en
répondant à un questionnaire
approfondi qui permettra au
comité d’organisation de prolonger cette opération. Une
réunion de travail est programmée pour le 13 décembre.
PATRICK DESMEDT