Des écoliers, des collégiens, des lycéens, des jeunes demandeurs d'emploi, des habitants dans un centre social… Autant de rencontres permises par les ateliers-théâtre. Ceux-ci ont bonne presse : on espère beaucoup d'eux du côté de la socialisation, de la culture, de l'éducation, de l'épanouissement. On leur demande même souvent beaucoup plus que ce qu'ils ne peuvent donner. Décideurs, responsables, élus fantasment leur pouvoir de domestication, en attendant le grand soir de la grande représentation qui rassemblera comme par magie tous les participants sur scène dans une belle communication
Derrière cette façade, la réalité d'un atelier-théâtre est tout autre. Ce sont des heures de préparation. de concertation avec le partenaire enseignant. Une attention constante à un groupe et aux individus qui le composent. Une énergie à transmettre. Une flamme sans cesse à ranimer. Et un projet dramaturgique et artistique à conduire. Avec parfois un grand sentiment de solitude et d'isolement. Et pourtant, pour nous intervenants qui acceptons d'aller conduire ces ateliers, une envie toujours renouvelée de partager nos goûts, notre envie, notre savoir-faire et notre savoir-être. Avec cette prise de risque toujours renouvelée d'amener un groupe à être acteur du projet qu'on lui propose.
Pour la vingt-troisième année consécutive, l'atelier-théatre du lycée Chevrollier a donné plusieurs représentations de son projet de l'année, cette fois consacré à la pièce d'Hanokh Levin Funérailles d'hiver. Fameuse machine à jouer qui a permis aux lycéens d'incarner des personnages pleins d'énergie et d'humour autour d'une question centrale : comment maintenir un mariage prévu depuis longtemps quand il faut participer aux funérailles d'une aïeule ?